Jérémy Lajoux, 35 ans, à la tête de son propre domaine à Vernou-sur-Brenne

Publié le 22-05-2025 13:29:36 Modifié le 19-05-2025 18:35:29 Par Emilie Mendonça

#VisMaVille Canopée. (nom féminin) : Étage supérieur de la forêt. En Touraine, c’est aussi le nom du domaine viticole de Jérémy Lajoux, à Vernou-sur-Brenne. Il sera à Tours ce week-end pour Vitiloire. On a fait la route dans l’autre sens pour le rencontrer.

Jérémy Lajoux n’est pas tombé dans un tonneau de vin familial quand il était petit. Père chef d’une entreprise d’emballages agroalimentaires, mère infirmière. Pas de racines dans les vignes. Mais les pieds bien ancrés dans le terroir tourangeau, avec un goût pour les bons produits développés très tôt, au point de vouloir entrer au lycée agricole de Fondettes pour devenir vigneron.

Aujourd’hui, à 35 ans, Jérémy Lajoux est à la tête de son propre domaine à Vernou-sur-Brenne, sur les terres de l’AOC Vouvray. « J’ai toujours baigné dans la gastronomie et les vins de Touraine, donc c’était logique de rester dans la région. Et comme je suis tombé amoureux du chenin, je voulais être en Vouvray. »

Cinq hectares pour débuter en 2021, et aujourd’hui plus de huit. L’homme préfère avancer lentement mais sûrement, d’autant que la conversion en bio prend du temps et de l’énergie pour celui qui travaille en solo une bonne partie de l’année. Le nom de son domaine : La Canopée.

Sur la carte de la commune, ses cinq premiers hectares étaient situés tout au Nord, comme s’ils étaient la cime d’un arbre. Vu l’attachement du vigneron à l’environnement, le nom était donc tout trouvé. En découlent d’ailleurs les noms de certaines cuvées, le Pont de Lianes, les Étoiles des Cimes…

Tout cela résonne en écho aux efforts réalisés pour se préparer à l’évolution du climat : conversion au bio et la plantation de haies et d’arbres fruitiers dans et autour de ses terres pour encourager la biodiversité et se protéger des grosses chaleurs et autres aléas du climat. Trois ans après s’être installé, pas de regrets ? « Non ! Bien sûr il y a parfois des petites baisses de moral, le jour où votre tracteur enchaîne les pannes ou quand la trésorerie n’est pas au beau fixe. Mais j’aime aller de l’avant. Et lorsque je suis dans les vignes, ça me motive ! »

Comme tous ses confrères de l’appellation Vouvray, Jérémy a en effet essuyé quelques difficultés ces dernières années. Du gel en 2021, une année 2022 plus simple malgré un été très chaud, 2023 et un mûrissement des raisins parfois difficile, et une année 2024 marquée par les pluies abondantes.. Travailler avec le vivant n’est pas toujours simple !

Mais le jeune vigneron n’en démord pas, et reste fier du travail accompli, reconnu dès ses premières bouteilles par ses collègues de l’AOC. Vins classiques en AOC Vouvray (bulles, sec ou moelleux), élevage en barrique pour une gamme plus gastronomique, il explore plusieurs territoires oenologiques. Sans hésiter à s’amuser franchement avec ses vins de France « où je m’éclate et je me fais plaisir » avec par exemple un vin « orange », le Forest Punk, pour lequel il travaille les grains de chenin comme on travaille les vins rouges, en laissant macérer pellicule et jus ensemble. Trop technique à comprendre ? Alors le plus simple sera de venir déguster, ce week-end à Vitiloire.

Emilie Mendonça / Photos : ©AOC Vouvray


> Vitiloire, les 24 et 25 mai à Tours, boulevard Heurteloup, Jardin de la Préfecture et place Général Leclerc

(L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération)

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