Chroniques Culture : sélection BD de la semaine et roman graphique avec "Drogue : une histoire mondiale"

Publié le 20-10-2025 10:43:17 Modifié le 14-10-2025 14:47:13 Par Aurélien Germain

Le roman graphique

DROGUE : UNE HISTOIRE MONDIALE

Ouvrage passionnant et captivant, que voilà ! Le roman graphique « Drogue : Une histoire mondiale » (éditions Delcourt) fait, comme son titre l’indique, le récit des drogues, en partant de base du grand scandale sanitaire qui ravage les États-Unis, l’usage du Fentanyl, un antidouleur détourné et 100 fois plus puissant que la morphine devenu, aujourd’hui, la première cause de décès chez les moins de 30 ans.

De ce postulat, le trio Otéro, Pécau et 1ver2ânes aux manettes de l’ouvrage, font alors le parallèle avec l’histoire, puisque tout se répète depuis la nuit des temps lorsqu’il s’agit de nouvelle drogue. À travers 132 pages, on remonte aux guerres de l’opium (déjà connu dans l’Antiquité) en Chine, on parle du chanvre utilisé par les Scythes pour se donner du courage avant les combats, du haschich en Europe ou de la découverte du LSD… D’autres chapitres traitent aussi de la feuille de coca, mâchée par les Incas pour repousser douleur, maladie et soulager du froid et de la faim. Une utilisation d’ailleurs encore d’actualité au Pérou pour son effet analgésique visant à lutter contre le mal d’altitude.

Purement informatif, « Drogue : Une histoire mondiale » n’élude aucune problématique, aucun sujet (l’usage pendant la Seconde Guerre mondiale, avec des Hitler et Göring qui étaient des junkies en puissance) et s’il laisse la part belle à l’écrit, se voit également doté de magnifiques dessins ultra-réalistes, rendus puissants par la colorimétrie terne où seules les drogues et ce qui représente le mal sont en rouge. Un roman graphique stupéfiant à plus d’un titre.

Aurelien Germain


La sélection BD de la semaine

Avec « Là où tu vas » (éditions Futuropolis), Étienne Davodeau embarque sa compagne Françoise Roy, infirmière spécialiste d’Alzheimer, dans un récit touchant et plein de courage. Face à une réalité terrible qui n’épargne personne, il oppose une humanité rare qui est sa marque de fabrique.
Alors qu’il vient de rentrer au Panthéon, il est bon de se replonger sur le parcours incroyable de Robert Badinter. Avec « Abolition » (Glénat), Marie Bardiaux-Vaïente et Malo Kerfriden le font d’une manière subtile et remarquable qui évite les clichés mais n’empêche pas les passions.

« Le Café de la Gare » (Sarbacane) fut lui aussi une belle aventure humaine, que Paul Vermersch, Inés Pollosson et Thibault Vermot s’appliquent à retranscrire avec poésie. On y croise Coluche, Romain Bouteille et d’autres à leurs débuts inventant un théâtre libre et iconoclaste.
« Les yeux d’Alex » (Glénat) parle aussi d’art et de liberté, mais aussi de désir et de séduction. Claire Fauvel y dévoile avec une grâce infinie un récit qui tord le bras au patriarcat, à la masculinité toxique dans une ode au désir et à la sexualité féminine.

On ne présente plus Bernard Weber, dont on salue l’adaptation de ce « Papillon des Étoiles » (Albin Michel) par un Jean-Michel Ponzio au somment de son art. Ce récit de SF écolo est tout simplement un chef d’oeuvre d’anticipation.

Hervé Bourit

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Catégories : Culture News Tendances

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