Chroniques culture : Putain de chat, la sélection BD et la chanson française en livre

Le coin BD

PUTAIN DE CHAT

C’est le retour de la série culte « Putain de chat » (éditions Marabulles), créée par l’auteur belge Lapuss’ (on ne pouvait pas trouver mieux comme nom…) ! Cette fois, retour aux origines : ce nouveau tome « Vie de chaton » est en effet un préquel, 64 pages bien vachardes qui racontent la naissance et les débuts des chats de sa saga.

Ici, les planches sont épurées, en noir et blanc et le trait est minimaliste : car ce qui fait le sel de cette BD bourrée de gags cyniques, c’est la place accordée aux dialogues (une bulle = une vanne) balancés de façon directe ou parfois crue par nos petits félins tout mimi. Et quiconque en possède un se retrouvera totalement dans cet album, où les humains ne vivent pas avec leur chat, mais CHEZ leur chat !

Aurélien Germain

LA SELECTION DE LA SEMAINE

On a littéralement dévoré « Thrillerville » (éditions Daniel Maghen), où Lerenard et Puvilland s’en donnent à coeur joie avec tous les codes de la comédie horrifique et du slasher. Le tout est servi avec l’accent québécois et un humour décapant à souhait !

Lupano et Chemineau reviennent quant à eux avec « Le Mètre des Caraïbes » (Dargaud) : en 1794, un savant inventeur se retrouve au milieu d’une bande de pirates. Ni Dieu, ni mètre donc !

Une BD très drôle, là aussi, qui fait mouche une fois de plus. Humour encore avec « 60 ans déjà » (Anspach), dans lequel Jim déroule une suite de gags tordants sur la libido en berne, la vieillesse bien sûr (« À 60 ans, si tu n’as pas mal quelque part, c’est que tu es mort ») et les illusions perdues. Irrésistible.

Dans un autre registre, « France Profonde » (Albin Michel) de Kris, Dupont et Eliot dépeint une jeune cinéaste et un vieil inspecteur de police dans l’âge d’or du cinéma érotique des années 70. Un délice d’écriture et de causticité particulièrement brillant.
On finit avec « Rock’n’Roll Suicide » (Sarbacane), où Louise Laborie nous plonge aux côtés d’un trio mixte de jeunes rockers en proie aux affres de la création, au temps qui passe et a cette gloire qui les fuit. Une histoire racontée avec finesse et justesse.

Hervé Bourit

Le livre

LA CHANSON FRANÇAISE, RACONTÉE PAR MARTIN SOUDAN

Sous-titré « Un peu, beaucoup, passionnément », « La Chanson française, racontée par Martin Soudan » (éd. Le Robert) est une somme de 464 pages, radiographie à travers 21 histoires ou lieux emblématiques de près de 60 ans d’émotions liés au regard de Didier Varrod. Mis en scène par Martin Soudan, l’actuel directeur des antennes de Radio France, on y évoque les plus grands noms de la chanson française, allant de la sortie de prison de Charles Trenet en 1963 à la polémique sur Aya Nakamura sur les derniers J.O.

C’est dense, riche en anecdotes toutes plus surprenantes les unes que les autres et surtout plein d’amour et d’émotion, que ce témoin privilégié sait faire partager avec son style unique et sa générosité jamais démentie.

H. B.