Abderzak Houmi, danseur à facettes

Publié le 11-04-2012 10:35:53 Modifié le 05-04-2019 16:41:07 Par tmv

Abderzak Houmi est un danseur de hip-hop autodidacte. D'abord passionné par la science, il est tombé dans la danse urbaine alors qu'il avait 20 ans. Ce fut une révélation. Aujourd'hui, il est le chorégraphe de la compagnie tourangelle X-press.

(Photo tmv)

Il bouillonne, le chorégraphe et danseur de la compagnie tourangelle X-press. À tel point que prendre un rendezvous avec lui relève du parcours du combattant. Son emploi du temps pourrait presque faire pâlir les candidats à la présidentielle. Quand il ne répète pas sa nouvelle pièce, Alifat Mat, il organise des ateliers de danse hip-hop dans des lycées de la région, voyage en Jordanie pour faire l’ouverture d’un festival de danse ou se produit sur une scène française. Cette urgence lui a justement inspiré le nom de sa compagnie, X-press.

C’est un jeune trentenaire calme et souriant qui arrive pour l’interview. Il parle avec prudence, choisit bien ses mots, n’élève pas trop la voix. Humble, il n’en fait pas trop. Pourtant, il pourrait se vanter d’avoir appris la danse hip-hop sur le tard, à 20 ans.

À l’époque, il était à la fac de science de Tours. Il s’imaginait dans un laboratoire et pas sur une scène. Il voulait travailler dans la recherche, et se voyait docteur en pharmacie. Et puis, c’est le déclic. Envie soudaine de changer de parcours et de vie, lui, qui n’a jamais fait de hiphop, commence à suivre des stages à Paris. Pendant un an, il entraîne son corps à danser, s’endurcit. Il va ensuite intégrer la compagnie Käfig, dirigée par Mourad Merzouki, aujourd’hui un des seuls chorégraphes hip-hop à diriger une scène de danse nationale. L’autodidacte Abderzak Houmi devient alors pro. S’il abandonne la pharmacie il garde un goût prononcé pour l’expérimentation. Sa compagnie X-press devient alors son laboratoire. Sur scène, Abderzak Houmi montre une danse musclée, nerveuse, hybride entre mouvements hip-hop et contemporains.

Alifat Mat, une histoire familiale

Dans Alifat Mat, il parle de la résistance des corps. Il danse l’histoire de ses parents et de toute une génération algérienne, marocaine et tunisienne qui se sont tués à la tâche dans la soudure, la maçonnerie ou d’autres métiers harassants. « Mais qu’est-ce qui les faisait tenir? » se demande Abderzak Houmi. Ses parents ne parlaient pas de ça à la maison, ils préféraient dire « Alifat mat », une expression qui signifie « ce qui est passé est mort ». Lui, justement, a choisi de se tourner vers ce passé pour témoigner, pour que les générations futures se souviennent.

 

Son spectacle : Alifat Mat

C’est sa sixième création depuis la naissance de sa compagnie X-Press, en 2001. Sur scène, il y a une danseuse, lui et la musicienne Najoi Bel Hadj. La Pléiade, à La Riche, le mercredi 11 avril, à 20 h 30. Plus d’infos au 02 47 38 31 30.

 

Dans le salon d’Abderzak Houmi

Tags : Abderzak Houmi danse tmv Tours X-press

Catégories : News

Restez avec nous :

Vous aimerez aussi