Slow Joe & The Ginger Accident : rencontre avec un crooner vagabond

Publié le 10-06-2015 12:12:46 Modifié le 10-06-2015 12:12:46 Par tmv

#Aucard À quelques heures de leur show, mardi 9 juin, Slow Joe et Cédric nous ont livré l'histoire de leur rencontre... Surprenante.

Il a la silhouette malingre, mais il en impose. Slow Joe, 72 ans, a un visage marqué qui pousse au respect. Le visage de celui qui a eu un passé mouvementé. L’homme, de son vrai nom Joseph Manuel Da Rocha, garde en lui le souvenir de ses années d’errance en Inde, de vagabondage, d’alcool et de drogue. Toute cette période durant laquelle Joe ne chantait pas encore sur les scènes de festivals, mais pour lui, ou de temps en temps dans les clubs de Bombay le dimanche après-midi. « Je chante depuis que je parle », se plaît à dire Joe. Ce dernier nous met très vite à l’aise, il nous propose à boire, se pose dans un fauteuil et s’éclipse pendant que Cédric, le guitariste, raconte l’histoire de leur rencontre.

C’était en 2007, dans les rues de Goa. Cédric, jeune musicien, est en voyage en Inde avec sa copine. Joe, lui, rabat les touristes vers l’hôtel du coin pour gagner quelques roupies. Très vite, le Frenchy remarque que l’Indien a une voix en or. Ils se mettent à parler de tout, de rien, et de musique. Joe lui chante I’ve got you under my skin. « Il n’a pas la voix tonitruante de Johnny Halliday qui te coiffe les cheveux quand t’es dans la même pièce,  mais il a l’essence d’un crooner », affirme Cédric. Joe interrompt l’interview, perturbé par un de ses ongles plus long que les autres. « Ce n’est pas grave », rigole Cédric. La discussion reprend et le musicien nous livre la fin de l’histoire qui a conduit Joe sur la scène.

« Ses lèvres étaient plus froides que le vagin d’une nonne! »

À son retour en France, Cédric fait écouter à ses potes la voix de Joe. Puis, tout va très vite. Ou presque, outre la galère de la paperasse. L’Indien rejoint Cédric, à Lyon. Et ce n’est pas le remake d’un Indien dans la ville, bien que l’histoire de ce groupe ait tout d’un scénario, basé sur la rencontre. Celle entre Joe et Cédric donc, mais aussi celle avec le bassiste et le batteur, quelques années plus tôt. Ce jour-là, Alexis et Josselin donnent un concert. Avant d’y assister, Cédric prend son tout premier ecstasy et quand il voit les deux jouer, il croit halluciner. « J’étais bouche-bée, on a discuté toute la nuit après le concert et je savais qu’il fallait faire quelque chose. » Puis la bande rencontre Régis, sur un quai de gare.  Et il décide de les suivre pour jouer du clavier sur scène avec eux, quelques heures plus tard. La machine est lancée. Et Slow Joe entre dans la danse.

Depuis, les compagnons de route traversent la France. Ils prennent même le chemin de l’Inde, en 2011, pour une tournée. L’occasion pour Joe de retrouver ses racines, même si elles ne lui manquent pas vraiment. « On mange indien de temps en temps mais sinon il s’en fout », rigole Cédric. Joe est un électron libre. Il aime faire ce qu’il veut, quand il veut. Poser une question surprenante, dans sa loge d’artiste : « Combien de cœurs avez-vous brisés ? » On lui renvoie la question. « Je me souviens d’une fille, en Inde, qui était amoureuse de moi. Ma sœur me disait de me marier avec elle, mais moi je n’étais pas amoureux. Pour tout vous dire, ses lèvres étaient plus froides que le vagin d’une nonne! » Cédric se marre, la complicité entre les deux ne reste plus à prouver.

Découvrez Slow Joe and the Ginger Accident en musique :

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Catégories : Culture

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