L'économie sociale et solidaire au service de l'humain

Publié le 06-11-2019 07:14:46 Modifié le 05-11-2019 10:34:57 Par tmv

Santé, culture, commerce… Dans tous les secteurs d’activité, l’économie sociale et solidaire propose une nouvelle manière d’entreprendre. Et donc de vivre.

 

Il est 8 heures. Radio Béton vous réveille. Comme tous les matins, la radio associative vous dévoile les bons plans de son agenda culturel local. Au menu du petit déjeuner, lait et beurre de la laiterie de Verneuil, coopérative agricole bien connue des Tourangeaux. Dès 9 heures, vous emmenez votre petite dernière chez le pédiatre sans oublier votre carte de mutuelle. Puis vous filez à la crèche Douce-Lune à Tours, association gérée par des parents.

Ce matin-là, vous accompagnez les petits voir les marionnettes de la compagnie Luciole spectacles. Vous profitez de votre après-midi pour faire réparer votre voiture au garage Solidarauto 37 de Jouélès- Tours, histoire de donner un coup de pouce à cette association permettant à des personnes en difficulté d’acquérir et d’entretenir leur véhicule à des tarifs solidaires. Le soir, vous emmenez votre grande au club de basket. Vous en profitez pour déposer des vêtements à Emmaüs Touraine et récupérer votre panier de légumes bio produits aux Jardins de contrat, support d’insertion professionnelle à Montreuil-en-Touraine. Sacrée journée !

Le point commun de toutes ces organisations ? Ce sont des acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS). Finalement, un peu comme Monsieur Jourdain (le personnage de Molière qui dit de la prose sans le savoir), nous vivons l’ESS au quotidien, sans vraiment nous en rendre compte.

Voilà pourquoi, chaque année en novembre, le Conseil national des chambres régionales de l’économie sociale et solidaire (CNCRESS) organise le Mois de l’ESS. Au programme dans la région : 60 événements coordonnés par la chambre régionale de l’économie sociale et solidaire Centre-Val de Loire. Ateliers, projections ou expositions permettent de connaître les initiatives locales et de mieux comprendre ce mouvement.

« On fait tous de l’économie sociale et solidaire sans le savoir »

Mais au fait, de quoi s’agit-il ? Depuis la loi de 2014, cette manière d’entreprendre est reconnue et mieux définie. Les entreprises de l’ESS se rejoignent autour de 3 principes : une gouvernance démocratique, une lucrativité limité et une utilité sociale. Toutes les associations, mutuelles, coopératives et fondations en font partie, mais aussi certaines sociétés commerciales suivant ces principes.

En Touraine comme ailleurs, les coopératives ont particulièrement le vent en poupe. À Bueil-en-Touraine, l’épicerie coopérative La Chariotte est née au printemps dernier, tandis qu’à Tours, la société coopérative Ohé du bateau prépare la réouverture du Bateau ivre en 2020. « Auparavant, il y avait les méchantes entreprises et les gentilles associations. La loi sort de cette vision manichéenne : ce n’est plus seulement le statut qui compte, mais aussi le projet et les valeurs », décrypte Cyril Carteau, coordinateur du service ESS à ID 37, une association qui accompagne gratuitement les structures de l’ESS dans leurs évolutions.

Des associations tissent des liens entre paysans locaux et consommateurs. Ici, l’Amap de La Grenouillère, née en 2019 dans l’écoquartier Monconseil à Tours-Nord.

L’ESS serait-elle un monde merveilleux ? Non, la loi n’empêche pas les dérives : gouvernance faussement démocratique, salariés précaires… C’est pourquoi certains acteurs vont plus loin avec l’économie solidaire, portée à Tours par le Cré-sol (centre réseau économie solidaire).

« Cette économie naît de la rencontre humaine : des partenaires travaillent ensemble pour avoir un impact fort sur leur territoire. C’est un travail de terrain basé sur la coopération », présente la coordinatrice Alice Oeschner. Elle cite en exemple le projet Sanitas du futur, dont le Crésol a animé les réunions de partenariat. « La coopération prend du temps mais n’est pas une perte de temps. Au contraire, elle est source de sobriété », insiste la coordinatrice.

L’ESS est aussi une réponse aux enjeux écologiques. Face à l’urgence climatique, ses acteurs multiplient les initiatives. Début octobre, par exemple, c’était la semaine nationale des ressourceries. Celle de La Riche, La Charpentière, vient de fêter ses 4 ans et d’agrandir ses locaux. Cette association récupère, répare et valorise des objets apportés par les habitants. Leur donner une seconde vie permet de réduire les déchets, créer des emplois et du lien social. L’humain, encore et toujours.

Nathalie Picard

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