Jérôme Birocheau, responsable relation familles en Ehpad : « Je cherchais un métier qui a du sens, et j’ai trouvé ! »
Publié le 16-10-2025 14:48:28 Modifié le 16-10-2025 16:03:17
#VisMaVille Le monde des seniors ? Un voyage en terre inconnue pour nombre d’entre nous. Pour Jérôme Birocheau, responsable relation familles à l’Ehpad Korian des Dames Blanches, c’est le quotidien. Et ça lui va bien.
En balade aux côtés de Jérôme Birocheau dans l’établissement, voilà qu’on croise Madame Boulard. Arrimée à son déambulateur, elle donne spontanément des nouvelles au responsable relation familles : malade ces derniers jours, elle avait « préféré rester dans ma chambre pour ne pas contaminer les copines, mais là ça va mieux ! »
Du côté de l’unité protégée où sont accueillies des personnes atteintes d’Alzheimer, il a un petit mot pour chacun de ceux qui sont attablés au salon, tandis qu’une aide-soignante joue avec une autre personne à la table voisine. Le vouvoiement est de mise : « Cela fait partie du métier, j’appelle les résidents par leur nom de famille, sauf s’ils ont demandé autre chose dans leur projet personnalisé à leur arrivée. »
L’arrivée d’un résident à l’Ehpad, c’est une des missions de Jérôme depuis la création de son poste, en 2021. Un effet du Covid : les liens coupés par la mise sous cloche des maisons de retraite durant l’épidémie ont poussé certains Ehpad à repenser leur fonctionnement. Même s’il est chargé de mettre en avant l’établissement auprès des familles qui songent à y loger un de leurs proches, le travail de Jérôme n’est pas celui d’un commercial : « J’accompagne les familles sur plein d’aspects. C’est un choix difficile de confier un de ses parents à un établissement. Parfois les proches sont perdus, démunis, ou ne réalisent pas que l’état de santé ou l’autonomie véritable de la personne âgée. Je suis là pour guider tout le monde, pour rassurer. »
Passé l’emménagement, Jérôme reste le lien avec l’extérieur : « Je réponds aux coups de fil des proches qui prennent des nouvelles de leurs parents. Pour ça, je suis en contact constant avec le reste de l’équipe (notre animatrice, nos soignants, ou la cuisine). C’est très varié : j’accompagne aussi certains résidents à des rendez-vous chez l’ophtalmo ou pour faire enlever un plâtre il n’y a pas longtemps. Faire les papiers pour les impôts, recharger un portable… ». Quand il n’est pas déguisé en dinosaure dans les couloirs de l’établissement pour le jour du carnaval !
Tout cela n’est pas sur sa fiche de poste, mais ce n’est pas grave. La frontière entre pro et perso est aussi mouvante. Les ados de Jérôme passent souvent et participent à certaines sorties, les résidents les connaissent… Ce qui rend d’autant plus dur les décès, « les moments les plus difficiles de ce métier ». Un rayon de soleil ? En tout cas, le quadragénaire s’est fixé pour mission de « donner le sourire » à ceux qu’il croise. Que ce soit la police montée de Tours, invitée à boire un café et si bien accueillie qu’ils ont invité les résidents à sortir sur le boulevard Preuilly découvrir les chevaux, ou les personnes isolées hébergées dans l’établissement. Deux tiers des 96 seniors des Dames Blanches sont dans ce cas. Mais heureusement pour eux, Jérôme et ses collègues sont là !
Texte et photos (sauf photo ouverture ©Korian) : Emilie Mendonça