Dans le quotidien de Julien Thibault, gardien des cimetières de Tours Nord

Publié le 24-10-2023 07:10:43 Modifié le 17-10-2023 10:16:40 Par tmv

#VisMaVille Julien Thibault est gardien des cimetières de Tours Nord. Sa mission : faire appliquer le règlement mais aussi être à l’écoute des visiteurs.

Dans sa loge à l’entrée du cimetière La Salle, Julien Thibault, gardien des cimetières de Tours Nord, y passe très peu de son temps de travail. « Je suis toujours à droite à gauche, il y a toujours du passage entre les visiteurs, les jardiniers, les pompes funèbres. »

Il lui faut, en effet, être aux aguets car le cimetière compte 13 hectares et mesure près d’un kilomètre de long, ce qui en fait le plus imposant de Tours en termes de tombes.

Ce cimetière dont il a la garde principale est celui de La Salle, bordant la rue Saint-Barthélémy et l’IUT de Tours. Au total, ils sont six gardiens à se relayer dans les quatre cimetières de la Ville, trois au nord, un au sud.

Arrivé en 2017 au poste, « un peu par hasard suite à un déménagement » après une expérience de couvreur zingueur à Vendôme avec son père, Julien Thibault semble comme un poisson dans l’eau. Il avait la bougeotte, dorénavant il semble posé. Plaisantant souvent avec ses collègues – il était déjà fan d’humour noir, c’est devenu son quotidien de rire avec dérision. Ici, c’est une nécessité d’y recourir « pour dédramatiser ».

Les inhumations s’enchaînent chaque jour, avec des moments parfois difficiles. « Au premier enterrement, ça m’a serré à la gorge, aujourd’hui je me mets en retrait, comme spectateur », admet le grand gaillard. Parfois sa loge sert de « bureau des pleurs ».

L’échange humain est ici très important. « J’ai appris à peser mes mots, à ne pas rentrer dans les détails techniques de comment un corps se décompose. Ici on se sent utile, on renseigne ceux qui recherchent un défunt, on écoute les peines, on rassure, c’est gratifiant de rendre service. »

 

La surveillance du site constitue l’autre facette de son métier. « Mon rôle premier est de faire appliquer le règlement auprès des visiteurs mais aussi des sociétés qui interviennent ici. Tout doit être fait dans les règles. Je vérifie que tout se passe bien lors des inhumations et exhumations, que les creusements soient faits au bon endroit sans détruire le monument », détaille le fonctionnaire territorial. Il lui arrive aussi de faire la police, pour assurer la quiétude du lieu lors d’intrusions malvenues, parfois nocturnes.

Ici, les semaines longues de sept jours s’alternent avec des gardes de trois jours, avec une semaine d’astreinte par mois, ce qui permet aux six gardiens de la Ville de se relayer sur les différents cimetières de 8 h à 19 h l’été et de 8 h à 17 h 30 l’hiver.

Julien Thibault avoue parfois ne pas avoir l’impression de se sentir au travail, lui qui habite à côté de sa loge avec sa compagne et sa petite fille de 2 ans. « C’est bizarre parfois de ne pas avoir de coupure de lieu avec la vie personnelle. » Une fois les portes fermées, le gardien respire le calme de son lieu de travail. « J’ai l’impression d’avoir un immense jardin pour moi tout seul à la campagne », plaisante-il tout sourire.

Texte et photos : Aurélie Dunouau

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Catégories : News

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