Maintenant ou jamais : surprenant !

Publié le 02-09-2014 18:00:22 Modifié le 05-04-2019 16:32:11 Par tmv

Un film de rentrée qui n’a pas l’air comme ça… Avec la talentueuse Leïla Bekhti.


Juliette, heureuse, visite sa future maison aux côtés de Charles, son mari, et de ses deux enfants. Image d’Épinal de la petite famille de la classe moyenne parisienne, rêves de propriétaires : mais le tableau idyllique explose un soir. Chant rles perd son travail de conseiller bancaire. Le prêt de la maison fait se craqueler le couple, désormais endetté. Le fantôme du déclassement hante alors leur appartement parisien défraîchi. Il les grignote un peu plus chaque jour. Juliette, malheureuse, se fait voler son sac en pleine balade dépressive. Concours de circonstance : elle voit dans cette nouvelle mésaventure une échappatoire. Au lieu d’appréhender son voleur à la tire, elle lui propose un pacte criminel : voler la banque qui a licencié son mari. Une mission dangereuse qui représente, pour elle, un tremplin possible vers ce bonheur disparu.

Entre thriller dramatique et chronique d’un monde en crise, Maintenant ou jamais décrit avec précision la chute inexorable d’une famille française. Film d’une époque complexe, le film verse volontairement dans le sensationnalisme pour mieux appuyer le véritable enjeu de cette histoire ordinaire : suivre Madame Tout-le-monde dans sa chute. Mais sans commenter. Images particulièrement lentes pour ce type de production tournée vers l’action, le film offre une photographie des recoins de Paris. Cages d’escalier, entrée d’appartement, métro aérien… Un cadre urbain un peu crasseux qui ne fait que souligner l’intrigue sociale, la déperdition.
Maintenant ou jamais se défie d’expliquer le comportant criminel de l’héroïne. Le non-dit. C’est la force du film de Serge Frydman : filmer les gestes approximatifs, les temps morts, gros plans de visages clos, pensifs. Le réalisateur n’a pas peur du silence à l’écran. Il l’assume même. Il ne vide pas l’action mais la remplit de vides.

Dans ces espaces débarrassés du superflu, sans sous-titres grossiers, Maintenant ou jamais prend de l’ampleur, devient oeuvre de cinéma. Cette façon de laisser la caméra tourner provoque ce que beaucoup de réalisateurs français recherchent. Les acteurs, en confiance, développent leur personnage dans les moments d’attente et évitent de tomber dans les clichés lourdauds. En tête, la performance de Leïla Bekhti. Insoumise, meneuse, indécise : son personnage s’échappe des clichés souvent réservés aux femmes dans le 7e art. Encore une preuve du talent de Serge Frydman pour bien choisir.
Benoît Renaudin

Drame français de Serge Frydman. Durée : 1 h 35. Avec Leïla Bekhti, Nicolas Duvauchelle, Arthur Dupont.
NOTE : ***

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TOUJOURS EN SALLE
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LES GARDIENS DE LA GALAXIE ***
Un aventurier de l’espace traqué par des chasseurs de primes, qui s’allie avec un raton-laveur, un arbre qui parle, une montagne de muscles bête comme ses pieds et une alien verte… Le nouveau film de James Gunn avait de quoi faire peur sur le papier. Sur l’écran, c’est une déflagration d’effets visuels, de space-opera rythmé et foldingue. Le tout dopé aux références 80’s et à un humour décomplexé délicieusement jouissif. Le blockbuster surprise de l’été ! A.G.

NOS PIRES VOISINS ***
Attention, cerveau débranché pendant 1 h 37 ! Dernière comédie US potache, Nos Pires voisins, c’est le quotidien du petit couple tout mignon avec son bébé, perturbé du jour au lendemain par l’arrivée d’une confrérie d’étudiants complètement cinglés et portés sur la fête (et la bouteille, du coup). Le trio Seth Rogen, Rose Byrne et Zac Efron fait des merveilles dans cette sorte de Projet X, version trash. Humour 100 % régressif et politiquement incorrect, bête, mais franchement drôle. A.G.

LA PLANÈTE DES SINGES ***
Dix ans ont passé. La paix entre les hommes et les singes est plus que fragile. À tel point que les deux camps sont sur le point de se livrer une guerre sans merci… Esthétiquement bluffant, ce nouveau volet est un bijou visuel qui vaut avant tout pour la performance exceptionnelle, en motion capture, d’Andy Serkis. Véritable réflexion sur la nature humaine, avec un sous-texte sociopolitique, le film est captivant, épique, mais un tantinet trop long et parfois légèrement trop manichéen. A.G.

NOTATION :
 **** CULTEissime 
*** TOPissime
** PASMALissime 
* BOFissime
X NULissime

Tags : avis ciné cinéma critique la planète des singes l'affrontement les gardiens de la galaxie maintenant ou jamais nos pires voisins note tmv tmvmag Tours

Catégories : Ecrans

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