La ville comme terrain de sport

Publié le 20-05-2015 07:00:54 Modifié le 20-05-2015 07:00:54 Par tmv

Le Parkour est l’une des disciplines les plus connues : retour sur des sports de rue, où seules l’inventivité et la créativité comptent. Ah, et le mobilier urbain !


La France avait découvert cela avec le film Yamakasi. C’était en 2001. Plus de deux millions de personnes se sont précipitées dans les salles. Le film d’Ariel Zeitoun suivait une bande de jeunes banlieusards, hyperactifs et surdoués dans leur discipline : l’art du déplacement. Escaladant les immeubles, sautant de toit en toit…
Maintenant, on appelle ça le Parkour. Une discipline qui vivotait toutefois incognito dès 1998, avec les Français David Belle et Sébastien Foucan. Désormais, le phénomène compte des milliers d’adeptes. Les sports dits urbains fleurissent. Tous appartiennent aux cultures urbaines, « développées suite à l’arrivée du hip-hop aux États-Unis, dans les années 1980. Adaptation et créativité sont les mots-clefs », comme le rappelle la Toulousaine Marianne Bel-Auricombe, spécialiste du sujet. « L’idée, c’est de s’adapter à la ville, tout en se la réappropriant. De façon un peu barbare, c’est ce que l’on appelle la flexibilité cognitive. » À tmv, les mots barbares, on va les oublier. Et simplement mettre un coup de projecteur sur ces pratiques, sur ces disciplines. Un zoom sur de véritables athlètes qui prouvent qu’on n’a pas forcément besoin d’une salle de sport : le mobilier urbain suffit.

 

>>> Retrouvez ICI le portrait de Charles Brunet, adepte du Parkour à Tours <<<

 

Le saviez-vous ?

> Les sports urbains sont souvent des marques commerciales.

> Sculpter son corps en plein air, tout en s’éclatant et en se distrayant : non, ce n’est pas du parkour, mais les Body Art athlètes de rue. Vous les avez peut-être vus dans l’émission La France a un incroyable talent, sur M6 (ils étaient en finale). Ce body art, c’est « la combinaison de mouvements de musculation rythmés et l’utilisation des éléments de rue (…) : un art à part entière », comme le définit le site officiel de l’asso athletesderue.com

> Imaginez une longboard. Imaginez un type qui fait le poirier dessus. Ça s’appelle un handstand et c’est une figure assez difficile à tenir. Pas pour Sam Tartamella visiblement : en 1996, âgé de 41 ans, ce skateboarder a tenu sur une distance de 687,33 mètres ! Il a obtenu le record du monde du plus long handstand.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Gb1JfP1CAx8[/youtube]

> Imaginez un skateboard. Imaginez un type dessus qui saute avec (non, non, on ne se répète pas). Ça s’appelle un ollie, la figure de base en planche à roulette. Bernd Tratting, un Autrichien, a voulu pousser un peu plus loin. Enfin… plus haut. En 2013, il a pété les records : au sol, il a réussi à sauter en skate au-dessus d’une barre de 115,2 cm.

> Yamakasi est un mot d’origine zaïroise qui signifie, en Lingala, « esprit fort, corps fort et homme fort ».

> David Belle, pionnier du parkour qui a consacré sa vie au développement de cette discipline, a tourné dans le film Banlieue 13. Mais il a aussi fait des vidéos promos pour Tina Turner, IAM, ainsi que des pubs pour la BBC, Nissan et Nike.

> L’utilisation détournée du mobilier urbain n’est pas illégale. À condition qu’elle respecte les principes de base : pas de dégradations, ni de mise en danger d’autrui, etc.

Le sport urbain se tape l’affiche : télé, ciné…

La légende de l’homme araignée
Non, on ne vous parle pas de Spiderman (qui somme toute aurait toute sa place ici, parce que respect quoi !). Dans ce DVD consacré à Alain Robert, on le découvre pratiquant son loisir préféré. Quand il s’ennuie, le Français grimpe sur des immeubles. Sans baudrier. Sans cordes. Sans rien, en fait. Rassurez-vous : il n’est pas (encore) tombé.

Yamakasi
C’est un peu le film qui a tout déclenché, en tout cas en France. Ce long-métrage français d’Ariel Zeitoun, sorti en 2001, suit sept jeunes pratiquant l’art du déplacement. En gros, un petit les imite, tombe, doit se faire opérer, y’a pas d’argent, les Yamakasi vont en trouver, et même qu’ils vont escalader des murs pour ça. On a la cassette à la maison, si ça vous dit.

Génération Yamakasi
Le film Yamakasi a tellement cartonné que le Parkour est devenu un vrai phénomène de société. Du coup, un docu a été consacré à ces types qui ne tiennent pas en place. Mark Daniels y raconte avant tout l’histoire de certains fondateurs des Yamakasi, et le pourquoi du comment ils s’épanouissent dans cette pratique en béton (mouahah.)

Casino Royale
Dans une scène de ce James Bond, ce beau gosse de 007 poursuit un méchant dur à suivre, tant il multiplie les sauts, entrechats et autres acrobaties propres aux pratiquants de parkour. Et même si Daniel Craig est vachement moins doué que le terroriste, il finit quand même par l’attraper. Évidemment, hein.

Frank Medrano
Tapez Frank Medrano, sur Google. N’ayez pas peur, ce ne sont que des muscles. On peut trouver ça too much (nannnn, vraiment ?), n’empêche que le type est la légende vivante du street workout : 3,2 millions de personnes le suivent sur sa page Facebook.

Catwoman
En fait, on soupçonne les Yamakasi d’avoir voulu copier Catwoman, la sensualité en moins. La fille, quand même, elle grimpe les murs tel un félin, limite à la verticale, et sans suer en plus. Y’a pas à dire, Batman il fait gros lourdaud à côté.

Tracers
Ce film sorti fait la part belle au parkour. On vous fait le résumé : Cam tombe amoureux de Nikki, membre d’un gang qui utilise le parkour pour mener ses activités illégales. Mais Cam est un gentil, au fond, et lorsqu’il se laisse entraîner dans l’histoire, ça va sentir mauvais pour lui.

New Girl
Dans une scène de la très bonne série américaine New Girl, le fantasque Schmidt se prend pour un parkourman de l’extrême. Dans son salon (déjà, là, il y a un problème dans le choix du lieu), Schmidt nous fait une glorieuse démonstration avant de conclure par « Parkour !! ». So funny !

Dogtown and Z-boys
Difficile de parler de sports urbains sans évoquer le skate-board. Ce docu américain de Stacy Peralta revient sur les Zéphyrs Boys, des jeunes du quartier pauvre de Venice en Californie, qui ont d’abord commencé à squatter les piscines vides pour y skater tranquille avant d’investir la ville.

 

Les autres pratiques à tester

Outre le parkour, il existe une multitude de sports que l’on peut pratiquer en bas de chez soi. Il suffit d’un peu d’imagination et la ville se transforme en immense terrain de jeu. Tour d’horizon de ces sports urbains encore méconnus.


La Slackline : une sangle, deux ancrages et go !

La slackline ou slack se pratique en milieu naturel ou urbain. Le principe ? Sur une sangle — appelée slackline — tendue entre deux ancrages (tels que des arbres, des poteaux, points d’ancrage d’escalade…) le slackeur progresse en équilibre (sans chuter si possible). La discipline de la slackline se divise en plusieurs branches : la longline (longue distance), jumpline (les pratiquants font des figures aériennes), la blindline (les yeux bandés) ou encore la highline (généralement entre deux falaises). À vous de laisser libre cours à votre imagination.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=-DMUwDGMD18[/youtube]

Le Street Workout : la muscu en plein air
À mi-chemin entre la gymnastique suédoise et la musculation, le street workout mélange des figures de force, de souplesse et d’équilibre. La discipline se pratique en plein air. Dans les parcs, les jardins, selon leur inspiration ses adeptes utilisent barres, mobiliers urbains et les infrastructures spécialement dédiées au Street Workout. Ces dernières années, le sport a gagné en popularité et séduit de plus en plus de sportifs.

Le speedminton : trois sports en un
Le Speedminton vous connaissez ? C’est un mix de trois sports majeurs : tennis, badminton et squash. Il peut se pratiquer sur tous les terrains, même les plus inattendus. Toits d’immeubles, piscine vide, en haute montagne et même de nuit, le speedminton n’impose pas de limites à l’inventivité de ses pratiquants. Côté matériel, pas besoin de filet. Il suffit d’une raquette et d’un volant (plus lourd que celui utilisé pour le badminton) et la partie peut commencer.

L’urban trail : la course dénaturée
Urban et trail, par définition ces deux termes sont contradictoires. Le trail est une course à pied qui se pratique en milieu naturel, loin des paysages gris et bétonnés des grandes agglomérations. Mais certains audacieux ont tenté le pari d’organiser des trails en ville avec les moyens du bord pour apporter de la difficulté. Et ça marche ! En témoigne, le succès de l’Urban trail de Lyon qui est actuellement le plus en vogue en France.

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