Une créatrice de mode de Touraine à la Fashion Week de Vancouver

Publié le 05-09-2018 06:14:49 Modifié le 05-09-2018 06:14:49 Par tmv

Chantelle Lecourt partage son temps entre Tours et Manthelan, dans le Sud Touraine. À 21 ans, cette jeune créatrice et styliste a créé sa marque, fait du sur-mesure et a été contactée par la Fashion Week de Vancouver. Mi-septembre, elle s’y envolera pour présenter ses tenues !

Chantelle Lecourt partage son temps entre Tours et Manthelan. (Photo tmv)

Quand elle parle, Chantelle Lecourt a des étoiles plein les yeux. Le sourire vissé aux lèvres. Constamment. Le rendez-vous ne ressemble même pas à une interview. Plutôt à une longue conversation d’une heure, où la jeune femme se raconte et transmet à son interlocuteur son amour pour la mode, la création, le stylisme.

Cela peut paraître cliché d’écrire ça, mais Chantelle est tombée dedans quand elle était petite. Ses deux arrièresgrands- mères étaient passionnées de couture. « L’une d’elle travaillait chez Guerlain et l’autre m’a appris les bases. Enfant, je découpais les habits de ma mère, je dessinais énormément », retrace-t-elle.

Une des tenues réalisées par Chantelle Lecourt. (Photo instagram.com/chantellelecourt)

Le collège ne la fera pas dévier d’un iota. « J’avais déjà l’idée de réaliser ma collection et de me lancer dans ce milieu. En plus, à l’école, je brillais en arts plastiques et ça m’intéressait beaucoup. Le reste, bon… », dit Chantelle, malicieuse.

Ensuite, désireuse de « maîtriser tous les aspects », elle se dirige vers un lycée professionnel tourangeau où elle se spécialise dans la couture, puis atterrit au CFAM de Saint-Cyr-sur-Loire (lire tmv nos 215 et 272), le Centre de formation aux arts de la mode. Après les premières créations, les premiers retours professionnels. Ses tenues tapent dans l’oeil de Brigitte Sicard qui l’invite à son défilé caritatif, avec plus de 1 500 personnes réunies au Vinci.

Les contacts s’enchaînent, Chantelle se fait un nom. En 2018, elle décide donc de créer sa marque « Channy », comme le surnom que lui a donné son papa après un voyage en Australie. Maintenant, la créatrice de mode – elle fait tout de A à Z – développe ses projets et travaille dans un atelier situé dans une ferme à Manthelan, dans le Sud du département, où vivent ses parents. Et elle effectue régulièrement des allers-retours à Tours, où elle souhaite bientôt s’implanter durablement.

D’INSTA’ AU CANADA

Avant, un autre voyage l’attend, plus long celui-ci ! Le 16 septembre, elle s’envolera pour Vancouver, au Canada. Ses créations ont plu aux organisateurs de la Fashion Week : « Ils m’ont repérée sur Instagram car ils aimaient mon travail. Je n’étais pas bien réveillée quand j’ai lu leur mail. Je me suis dit : “ Mais qu’est-ce qu’il se passe ?! ” », se souvient Chantelle. Mais impossible de rater ça. Rapidement, elle lance une campagne de financement participatif pour réunir les fonds qui l’aideront à parcourir les 8 000 km. La cagnotte a été atteinte. Le rêve peut commencer.

L’une des créations de Chantelle Lecourt, portée par Laura. (Photo Channy)

Parce que là-bas, public, influenceurs, pros et célébrités seront présents. Elle pourra leur présenter la douzaine de tenues qu’elle a réalisées. « Dix pour femmes et deux pour hommes. C’est une collection printemps-été 2019, dans les tons noir, blanc et or, avec une tonalité bleue. Les couleurs à la mode, je m’en fiche. Là, le bleu est ma couleur préférée et l’aspect métallique est pour le rock’n roll. »
C’est une des marques de fabrique de Channy : « Rock mais féminin. Mon style est déstructuré, décalé, asymétrique. Je travaille le cuir et le mélange à de la soie. »

À Vancouver, ses tenues seront portées par des mannequins de la Fashion Week, mais également, lors du final, par Laura et Jean-Baptiste, les deux égéries et ami(e)s de Chantelle. « Je sais que c’est un monde difficile », confie-t-elle, avouant que la pression et le stress montent.
Mais pas de quoi la faire vriller. En l’observant, la Tourangelle semble être une femme forte. Qui sait ce qu’elle veut et où elle va. Perfectionniste et décidée. Lancer sa propre marque au lieu de travailler pour un couturier ? « J’aurais pu, mais non. Je suis contente de ce que je fais, il y a du mérite, je travaille pour moi. C’est audacieux, je sais. » Travailler au fin fond de la campagne plutôt qu’en ville, un frein ? « Au contraire, ça m’a aidée, ça interpelle les gens ! »

De toute façon, elle aime le calme. Ça l’aide à se concentrer sur ses créations haut de gamme. Des tenues qui peuvent prendre 30 à 35 h de travail pour une grosse pièce. Tout est fait sur mesure et unique. Chantelle se déplace pour parler avec ses clientes. Elle prend les mesures, effectue les croquis sur planches puis fabrique. Son regard est quand même tourné vers 2019. Son projet serait de passer à 40 tenues « pour créer mon propre défilé ».

À long terme, l’objectif de Chantelle est d’avoir sa maison de couture où elle formerait une équipe de modélistes pour sa marque. « Avec, toujours, une fabrication française : je pourrais m’associer avec des artisans du coin. C’est peut-être plus cher, mais c’est un savoir-faire artisanal qu’il faut transmettre », souffle-t-elle, elle qui « adore notre région ».
Sa présence à la Fashion Week de Vancouver devrait en tout cas l’aider et servir de tremplin. Elle reviendra en Touraine fin septembre, quelques jours avant son anniversaire en octobre. Un joli cadeau…

> Liens et contact : site / facebook / instagram

Tags : campagne channy Chantelle Lecourt créa créatrice fashion week manthelan marque mode modeliste styliste tourangelle Tours vancouver

Catégories : News Tendances

Restez avec nous :

Vous aimerez aussi