Pas vraiment monumental, ce Monuments Men

Publié le 11-03-2014 17:13:13 Modifié le 05-04-2019 16:32:15 Par tmv

Un casting en or, une histoire vraie originale. George Clooney avait tout pour réussir. Et pourtant...


Une vie vaut-elle autant qu’une œuvre d’art ? La question est posée à Georges Stout. Plongé dans le noir d’une salle de conférence, l’homme explique l’urgence : sauver les œuvres d’art de la destruction, dans une Europe en plein dénouement de la Seconde Guerre mondiale. Le commandement américain a d’autres choses plus importantes à penser (le Débarquement par exemple) mais donne son accord à la rescousse du patrimoine culturel en péril. Sept hommes se lancent dans cette mission : sauver le soldat Monet, Picasso, Ernst…
George Clooney continue sa fouille de l’histoire contemporaine. Après le monde de la télévision dans les années 1950 (le très bon Good night and good luck), la naissance du football américain dans les années 1920, ou encore la politique dans notre monde moderne (Les Marches du pouvoir), l’acteur-réalisateur à la crinière argentée s’attaque à la Seconde Guerre mondiale.
Plutôt heureux d’avoir déniché cette histoire originale et vraie de sauveteurs d’œuvres d’art, Clooney jubile. Comble de sa joie, il emmène avec lui une brochette d’acteurs de choix. Bill Murray, Matt Damon, Kate Blanchett, John Goodman, Jean Dujardin (la french touch qui fait bien en ce moment aux States)…
George Clooney exulte, sur le papier, le succès est assuré. Dès les premières images, il montre clairement qu’il veut s’inscrire dans la longue tradition du film d’aventure historique, à l’image du mythique Les Douze Salopards de Robert Aldrich.
Mais à mesure que le film avance, l’évidence devient embarrassante. Monuments Men est d’une platitude gênante. Les cadrages et les plans s’enchaînent sans originalité. L’esthétique pompière a été vue des dizaines de fois. Le scénario est d’une telle monotonie ! Les scènes de découvertes d’œuvres cachées dans des grottes s’enchaînent et se ressemblent. Si certaines répliques font sourire (quand même), les acteurs pataugent la plupart du temps dans cette soupe mal assaisonnée, au propos malheureusement trop simpliste.
Pas assez drôle pour une comédie, pas assez violent pour un film de guerre, trop statique pour un road movie, trop romancé pour un témoignage historique, Monuments Men cherche son genre, tâtonne, sans jamais trouver son ton. Clooney n’arrive pas à choisir. Il lance pourtant des pistes intéressantes, celle par exemple sur la valeur de l’art dans la construction d’une civilisation moderne, mais n’approfondit pas. À la question du début du film, Clooney aurait pu prendre exemple sur la phrase d’André Malraux, prononcée des années plus tard : « L’art, c’est la seule chose qui résiste à la mort. » Dommage.
Benoît Renaudin
NOTE : *

*************************************
TOUJOURS EN SALLE
*************************************

LE CROCODILE DU BOTSWANGA ***
Déjà surprenant dans leur précédent film Case départ, le duo Éboué-Ngijol revient avec une histoire de joueur de foot et d’agent débarquant dans un petit pays d’Afrique dirigé par un despote mégalo et parano… Aidée par un sous-texte sur le passé colonial, le racisme et la dictature du fric, cette comédie envoie les blagues sans répit. Hilarant de bout en bout, humour subversif et corrosif : Le crocodile du Botswanga prouve que oui, on peut rire de tout quand c’est bien fait. A.G.

HOW I LIVE NOW ***
Dernier film de Kevin Macdonald (le Dernier roi d’Écosse), ce petit bijou d’anticipation raconte l’histoire d’une ado américaine pendant la troisième guerre mondiale. Conte apocalyptique dans la campagne british, ce magnifique long métrage (l’esthétique de chaque scène est travaillée avec beaucoup de soin) offre une vision bouleversante de l’adolescence. Quand le passage à l’âge adulte est révélé par le prisme d’un conflit sanglant, où l’ennemi menaçant n’est jamais vraiment identifié. B.R.

THE LEGO MOVIE **
Plongée dans l’enfance garantie : c’est l’histoire d’un petit lego, Emmet, anti-héros par excellence, amené à sauver le monde de Lord Business, maître tout puissant du monde des Lego. Phil Lord et Chris Mille signent ici un film bien léché sur le plan visuel. On se régale des aventures de Cool-tag, Superman, Batman et consorts, figures hautes en couleurs venues prêter main forte au petit Emmet. Au final, malgré une morale un peu convenue et un scénario qui prête plus à sourire qu’à franchement rigoler, on a passé un bon moment. C. P

 
NOTATION :
 **** CULTEissime 
*** TOPissime
** PASMALissime 
* BOFissime
X NULissime

 

Tags : art avis ciné cinéma critique george clooney guerre jean dujardin john goodman matt damon monuments men oeuvre d'art role tableau tmv tmvmag Tours

Catégories : Ecrans

Restez avec nous :

Vous aimerez aussi