Grand Cru Aucard de Tours : 30 ans de plaisir physique  et cérébral

Publié le 15-06-2015 10:12:54 Modifié le 05-04-2019 16:40:08 Par tmv

Chaque semaine les aventures culturelles de Monsieur Pilot.

 

D’un Concert l’Autre en Aucard de Tours…  
D’abord des Zapérorocks où l’on découvre les émergents, ou se retrouvent aussi parfois ceux qui ont été zappés par la programmation et reçoivent ainsi « leur Aucard d’honneur pour l’ensemble de leur carrière » (on l’avait vécu avec Les Parpaings et cette année ce fut au tour de Foued devant le Bergerac pour un concert très brillant avec ses complices : Patrick Filleul, Julien Cormier, Cyrille Latapie et Jean-Jacques Cigollini)…

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Place des Joulins, un mardi midi ensoleillé avec Philémone, belle découverte, plume acérée, une sorte de chanson à textes en pendant à l’omniprésente influence de Dominique A sur l’expression actuelle, une alternative inédite par la féminité voire le féminisme inclus dans le propos, le tout balancé dans de l’électropop faussement ludique rarement festif, la force dans la voix, la charge dans les mots : en devenir… Plaine de La Gloriette, désormais l’espace vert du quartier nouveau des 2 lions ( pauvres bêtes !)… Et l’esprit Béton avec « le bingo god » de la Cie Cacahuète, drôle dans l’outrage et irrespectueuse avec les curaillons de tous poils : ça fait du bien, c’est bon, et c’est peut être « le temps fort » du festival pour honorer les 30 ans… Belle claque en ouverture avec Have The Moskovik, du texte, de la furie, de la virtuosité et la présence d’une actrice/performeuse très « dérangeante » et peut être aussi très « dérangée », incarnation du propos et de la partition dans le drame … Avec Peter Kernel et son duo électrique, on pense à PJ & Parish, ça le fait, ça envoie, mais je ne suis pas collé aux murs de toile du chapiteau, pas bousculé…
La bousculade c’est pour les Wampas et la prestation positive et excessive de l’incroyable Didier, épaulé en force et en images par l’ex-guitariste des Dogs Tony Truand. Avec les Wampas on a cette impression de se retrouver dans une bd de Margerin ou un Gaston, et l’on se laisse attacher aux ficelles les plus grosses, car c’est drôle, sans frime et vivifiant, et l’on se retrouve à brailler des textes à la con en pissant la sueur de rire : même pas honte… Dans la chapelle Kéké au pied de la caravane de Jean-Louis 2000, Boogers balance ses tubes à l’arrache, habillé de son matos tel un chevalier du son sans monture ; on tape de la semelle et l’on suit l’artiste en communion avec ses potes… Vendredi, arrivés de Seuilly avec le transformer de Lou Reed à plein volume, pile poil pour assister au sacre de Chill Bump sur ses terres de naissance devant un public très jeune et très « aimant » : la fête. Mon concert préféré de ceux vus sur cette édition du festival ; la présence brillante voire émue d’invités   complices, deux Voleurs de swing et un Nivek en osmose parfaite avec le public. Le groupe  d’une génération… Samedi, pluie, bonne raison d’aller à la caravane de la Smalla pour manger des crêpes et onduler dans le son de cette grotte à plaisir… 21 h, soleil, et rockab’ danois avec Powersolo le gang des frères Jeppesen, machine pour séduire « les petits agités », balancée sur des guitares inédites dans la forme comme dans le son. Balthazar avec quelques retards à l’allumage faute à des problèmes techniques vite résolus, avant d’entamer le  travail de séduction du public toutes générations confondues, à la manière des belges dans leur capacité à allier les belles harmonies vocales de la pop à des rythmiques bâties pour obliger au mouvement, à l’abandon : on décolle et c’est bon… Passage chez DJ Kéké où le néo-sixties exotique se revit dans le son, l’image et le geste.. Dehors, bataille d’expression   d’un chapiteau l’autre entre un Cotton Claw increvable et un Agoria sur de son style et de sa force… et le peuple rock, le peuple musique, le peuple Béton, celui né du punk et de l’alternatif, fidèle à l’appel sur plusieurs générations : 30 ans de démarche humaniste pour aider à vivre et installer la fête.

Tremplin Avoine Zone Groove à Seuilly : première demi-finale
Retour à l’Abbaye de Seuilly, lieu de paix et d’Histoire envahi par le son et l’électricité pour la demi-finale du tremplin Avoine Zone Groove ; l’occasion pour des artistes locaux de présenter leur travail,  voire de jouer à l’affiche du festival… Un jury où l’on retrouve Didier Godoy et Michel Daly, maire et adjoint à la culture d’Avoine, le maire de Seuilly, l’experte musicale Françoise Connan…

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Beaujardin d’abord, un peu en décalage face à la demande des organisateurs ; il balance son style et sa hargne, son énergie, celle d’une fusion entre le milieu des 80’s et la force du rock anglais du milieu des nineties : excellent… Pierre Dorian à l’harmonica et Jean-Pierre Poulain à la guitare, un duo dans un style très blues racine, assez minimal dans la forme, convivial quand il se donne à groover l’affaire… Pierre Delage, chanteur généraliste accompagné d’une section rythmique, une présence instinctive, avec cette impression que tout pourrait être possible dans son désir de capter le grand public avec ses mélodies populaires, ses thèmes universels… Feyls, une formation de jeunes musiciens armée pour séduire les foules, une formule construite pour gagner des tremplins (hihi), et bien sur il le gagne suivi de Pierre Delage, deux formules sélectionnées pour la finale du 2 juillet. Déception pour Beaujardin qui encore une fois râté un tremplin pour des raisons difficilement acceptables pour les artistes : l’originalité de son expression… L’occasion de discuter autour de l’affiche du festival, du 3 au 5 juillet : Michel Jonaz, Julien Clerc, Robben Ford, Charles Pasi, Nicoletta gospel, Manu Katché, Au Bonheur des Dames… du lourd et du légendaire.

Tags : chronique Doc Pilot

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