#Dramareve : quand le Théâtre Olympia fait des films avec vos rêves

Publié le 21-04-2020 08:13:47 Modifié le 21-04-2020 09:52:47 Par Aurélien Germain

Avec #Dramareve, chaque jeudi, le comédien Hugo Kuchel met en scène les rêves des internautes pour en faire de mini-films sur le compte Instagram du Théâtre Olympia (CDN Tours). Car la création tourangelle ne dort jamais !

Le principe de #Dramareve, c’est que les gens vous envoient leurs rêves et les comédien(ne)s du Théâtre Olympia en font des films chaque jeudi. Comment est venue cette idée en plein confinement ?
Hugo Kuchel : Tout mon travail part toujours des rêves. Là, effectivement, on est un peu enfermés, alors que c’est le monde qui nous permet de créer. Comme on ne voit pas grand-chose, je me suis demandé : que voient les gens ?
J’avais déjà fait un spectacle à partir des rêves de mes comédiens : ils l’écrivaient et glissaient le papier dans une boîte. J’en avais écrit un canevas pour une pièce assez improvisée d’une heure quinze. Avec #Dramareve, la formule est un peu différente. L’internaute fait la démarche d’écrire son rêve, je le reçois directement puis j’utilise ça comme une petite histoire. Je n’utilise pas forcément tout le rêve, car parfois, c’est vraiment farfelu ! (rires)

Comment se passe le process de travail et de création ? En confinement, ça ne doit pas être facile j’imagine…
C’est un peu compliqué, oui. Je suis seul pour l’écriture, donc ça va. Mais déjà pour le tournage, on utilise des outils qu’on ne connaît pas trop, comme Adobe Rush sur téléphone portable. Toutefois, les scénarios sont courts, donc facilement réalisables. On en fait des films de 2 à 3 minutes max. Concernant l’équipe, il y a cinq comédien(ne)s confinés à des endroits différents. J’envoie le scénario aux équipes de confinés en fait ! C’est une très courte pièce de théâtre finalement.

« On s’inspire des gens »

Est-ce qu’on pourrait assimiler ça à du théâtre participatif, d’une certaine manière ?
Mmh, je ne sais pas trop. C’est du théâtre inspiratif, on s’inspire des gens, des rêves. Ils nous donnent de la matière brute. C’est à moi, ensuite, de moudre tout ça, tout comme les comédiens. C’est du théâtre participatif à distance ! (rires)

Faire des films avec les rêves des gens, c’est un moyen justement de les faire eux-mêmes rêver ? D’échapper au quotidien difficile ?
J’espère. C’est un peu le but de ces acteurs, car on fait également, avec le Théâtre Olympia, des lectures au téléphone. (NDLR : pendant le confinement, les jeunes comédiens du Théâtre O peuvent vous appeler pour réciter quelques bribes de poésie, de théâtre, etc.) Et c’est très bien, c’est donner un souffle, un espace détente pendant quelques minutes. Avec #Dramareve, on voit son rêve d’une autre manière.

Parlons d’ailleurs deux minutes de ces fameuses lectures téléphoniques. Comment ça se passe ?
Ça marche bien ! C’est étrange, car on ne voit pas les personnes, mais on est tout aussi près d’elles. C’est une démarche intime de création. On peut leur parler, elles nous inspirent. On leur propose un texte, il y a un échange, on sent vraiment toutes les réactions même au téléphone ! On perçoit la façon d’écouter de notre interlocuteur, ce qui la touche. Il y a ce côté intime. Et le public est varié : il y a des gens dans le monde du théâtre bien sûr, mais pas que, loin de là. Avec plein d’âges différents, et une grande majorité de femmes.

« On ne donne pas l’identité du rêveur »

Revenons à #Dramareve. Vous ne faites ça que sur Instagram. Pourquoi ce format ?
C’est intéressant d’utiliser Instagram. Il y a ce « truc » de messagerie et de post dans le même principe ; ça fonctionne pas mal. Mais après, oui, pourquoi ne pas diversifier le support ?

Est-ce un projet éphémère ou appelé à rester quelque part, sur une plateforme vidéo par exemple ?
J’adapte ces scénarios, comme s’il était possible de les publier après. Les personnages ne sont pas définis par des acteurs. Il y a possibilité de publier, car c’est adaptable. Donc au niveau vidéo, j’aimerais que cela soit compilé, sur la plateforme du théâtre par exemple. J’ai proposé l’idée au Théâtre O…

Y a-t-il des choses que vous vous interdisez, des restrictions, des rêves que vous refusez ou qui vous bloquent ?
Je ne crois pas, non. D’autant qu’on ne donne pas l’origine du rêve. Si la personne le souhaite, elle peut évidemment laisser un commentaire. Mais on ne donnera pas l’identité du rêveur. C’est personnel et ça peut être trop intime. Donc non, pas de restrictions et d’interdits. En revanche, certains sont plus difficiles à écrire que d’autres. Certains sont bien plus clairs. Des fois, il ne me faut qu’une seule image qui m’inspire et hop, j’écris.

Propos recueillis par Aurélien Germain


> Le Théâtre O poursuit son programme spécial confinement sur les réseau sociaux : lundi, journal de création / mardi, paroles de spectateurs / mercredi, journal de confinement / jeudi, #Dramareve / vendredi, captation / samedi, entracte 2.0 / dimanche, le saviez-vous ? 

 

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