Dans l'antre des archives municipales avec Lise Schnel

Publié le 18-11-2021 11:10:49 Modifié le 16-11-2021 11:10:58 Par Aurélien Germain

#VisMaVille Lise Schnel est archiviste. Nous l’avons rencontrée aux archives municipales contemporaines, situées à la mairie de Tours. Elle défend une vision vivante du métier.

Au deuxième sous-sol de la mairie de Tours, ce matin-là, dans la salle des archives municipales, Carole peaufine l’exposition à venir sur les 100 ans du Congrès de Tours(*) tandis que Lise nous a sorti quelques documents valant le coup d’œil : une photo sur plaque de verre, l’album du Lycée de Tours de 1891, des photographies du camp Beaumont lors de la Première Guerre mondiale, des plans rares de projets urbains de la ville ou encore les messages et objets conservés déposés par les Tourangeaux devant l’Hôtel de Ville après les attentats de 2015. Preuve de la diversité des documents municipaux conservés.

Les archives contemporaines rassemblent tous les documents écrits concernant la ville depuis 1945, les photographies, les gravures, mais aussi les documents numérisés historiques. Lise Schnel et ses six collègues archivistes naviguent entre deux lieux, les archives contemporaines de la mairie et les archives historiques situées à la chapelle Saint-Eloi.

Les archives contemporaines sont de loin les plus imposantes avec leur 4 500 mètres linéaires. Il faut dire que tout document administratif y est conservé, selon une procédure bien établie. « Nous sommes un service public, explique Lise Schnel. Nous collectons les archives auprès des services municipaux et leur volume reste croissant malgré la dématérialisation. »

Pour le reste, comment établir ce qui a valeur d’archive pour la ville ? « Nous nous référons aux Archives de France. Mais il y a une part de subjectivité, par exemple lorsque nous conservons les messages déposés après les attentats du Bataclan. Les documents privés, en rapport avec l’histoire de Tours, nous intéressent également. »

Lise Schnel, passionnée d’histoire et par sa Touraine natale, souligne cette part importante de collecte. Pour les particuliers, elle n’hésite pas à les solliciter directement. « Nous avons ici le fonds personnel de Jean Meunier, ancien maire de Tours (1944-47), remis par sa fille Mireille Saint-Cricq. Nous avons aussi des associations qui nous donnent leurs archives comme les Fêtes musicales de Touraine ou des sections sportives. On ne s’interdit rien pour la conservation. »

Egalement, l’archiviste suit de près les évolutions de la société pour ajuster sa sélection. « La veille est constante. Nous évaluons les changements sociétaux pour voir quels documents pourraient être importants à l’avenir et nous les conservons plus longtemps. Comme ceux du service petite enfance. »

La valorisation est une autre facette du métier d’archiviste qu’exerce Lise Schnel depuis 1990 à Tours. Présentation en salle de lecture, montage d’expositions, publication de brochures et d’ouvrages… Décidément, l’archiviste loin d’être enfermée dans des salles poussiéreuses s’ouvre vers le public. « Ici, les archives ne dorment pas », conclut Lise Schnel.

Textes et photos : Aurélie Dunouau


(*) Grande exposition du centenaire, péristyle de l’Hôtel de Ville de Tours, du 20 novembre au 14 décembre.

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