Course à pied : les pros parlent !

Publié le 11-09-2019 11:58:02 Modifié le 10-09-2019 10:04:46 Par tmv

François Barreau, 59 ans, ancien athlète de haut niveau, président de FreeRun, section athlétique tourangelle qui truste les podiums nationaux de cross-country, et Rachid Hamdaoui, 44 ans, entraîneur de demi-fond à l’A3T, sont des spécialistes de la course à pied. Par leur expertise, ils éclairent le phénomène jogging et le développement du trail.

(Photo Adobe Stock illustration)

Ils se rejoignent sur un constat : la France n’est pas un pays de culture sportive.
« Ce matin, je discutais avec deux jeunes en BTS, raconte François Barreau, président de Free Run. Ils m’expliquaient que pour venir en cours, il fallait qu’ils se lèvent à 5 heures afin de prendre le train. Ils terminaient tardivement avant de rentrer chez eux. Comment voulez-vous qu’ils fassent du sport ? »

Quand on leur parle du phénomène jogging, de ces 13 millions de Français qui courent, l’analyse des deux athlètes expérimentés diverge cependant. « Avec la course à pied de masse, tout le monde est champion, poursuit Barreau ; mais au niveau des médailles, des records, des compétitions, ce n’est pas brillant. Regardez les performances globales, elles régressent. Je ne fustige pas la course plaisir. Mieux vaut se bouger que de ne rien faire, mais soyons sérieux. Des gens se lancent dans un trail de trente ou quarante kilomètres durant lequel ils vont plus marcher que courir. J’appelle cela de la randonnée. Où est le goût de l’effort, de l’exigence ? »

Rachid Hamdaoui porte un autre regard : « Je suis heureux de voir les gens courir, prendre du plaisir dans une épreuve. Mais intégrer un club d’athlétisme pour faire du demi-fond ou du fond, c’est autre chose. La différence s’appelle l’objectif, la performance. Mais pour ma part, j’estime que le niveau d’exigence de l’entraîneur doit toujours être celui que l’athlète se fixe. Et non pas l’inverse. »

Courir ou réussir ?

Quand on leur rétorque que la performance pour un jogger lambda, au départ en surpoids, est déjà de parvenir à faire un marathon en un peu plus de 5 heures, là encore, l’analyse diverge. « J’ai été un athlète de haut-niveau, explique François Barreau. Courir était, et est toujours une passion. Mais réussir, pour moi, reposait sur une accumulation de petits détails dans ma vie de tous les jours. »

Pour Rachid Hamdaoui, la passerelle entre le jogger, comme vous en voyez tous les jours à Tours, et l’athlète passe par les clubs. « C’est là que vous rencontrerez des entraîneurs qui encadreront vos séances et géreront avec vous votre progression. Mais avant de progresser, il y a beaucoup de travail, c’est vrai. Et tout le monde ne deviendra pas champion. »

(Photo illustration Adobe Stock)

Th.M.


EN CHIFFRES

35 000
L’estimation du nombre de coureurs en Indre-et-Loire. Une cinquantaine d’épreuves sont organisées chaque année dans le département. 14 % des Français disent avoir déjà envisagé de courir un marathon. 4 % l’ont déjà fait.

850
En millions d’euros, le poids économique du marché du running en France. À elles seules, les chaussures génèrent 500 millions d’euros de chiffre d’affaires, avec 8,2 millions de paires vendues chaque année en France.

33 %
Un Français sur trois pratique la course à pied, selon une étude réalisée en avril 2018 par Odoxa pour RTL et Groupama. 8 % courent au moins une fois par semaine.

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