Magnifique Augustine

Publié le 07-11-2012 10:55:00 Modifié le 05-04-2019 16:33:25 Par tmv

Premier film de la jeune réalisatrice française Alice Winocour sur une femme atteinte d'hystérie et son médecin au XIXe siècle : d'une intensité magnifique.

 

Premier film de la jeune réalisatrice française Alice Winocour sur une femme atteinte d’hystérie et son médecin au XIXe siècle : d’une intensité magnifique.

 

La psychiatrie a beaucoup tâtonné avant de donner des résultats. Branche souvent controversée de la médecine, elle a traversé des phases plus ou moins sordides. Il faut se rappeler que la lobotomie était encore très en vogue dans les années 1960 avant l’arrivée des médicaments neuroleptiques.

En 1885, dans l’hôpital parisien de la Pitié Salpêtrière, les patientes du docteur Charcot vivent dans des conditions déplorables. Sales, échevelées, le regard vide : ces femmes se déshabillent chaque jour devant le médecin qui les palpe, les observe et commente l’avancée de leur démence. Comme du bétail de dernier choix que le professeur envoie de toute manière à l’abattage. Le docteur Charcot observe la folie, il la dessine, la mesure.

Comme le reste de la médecine à cette époque, le praticien avance dans le noir, comme un sorcier aux méthodes brutales. Et puis, un jour, il rencontre Augustine. À 19 ans, cette jeune patiente est atteinte de crises d’hystérie. Son œil droit ne veut plus s’ouvrir. Le professeur Charcot la prend rapidement sous son aile. Elle devient sa patiente préférée, son cobaye et son monstre de foire favori qu’il hypnotise devant l’aréopage de collègues pour subventionner ses recherches.

De cette relation particulière vont naître la force de ce film et son propos. Alice Winocour, la jeune réalisatrice, se sert de l’hystérie comme d’un prétexte. C’est l’attirance étrange entre Charcot et Augustine qu’elle souhaite filmer. Fantasmes, sexualité, amour : la jeune réalisatrice décrypte cette montée du désir entre deux êtres que tout sépare. Surtout qu’elle dirige deux acteurs de choix. Vincent Lindon, tout en virilité et en force, joue à merveille le docteur bourru et obsédé. Il donne avec brio la réplique à Stéphanie Sokolinski, qui campe une Augustine entre fébrilité de l’enfance et brutalité d’une femme qui s’affirme.

 

Tags : Alice Winocour augustine ciné les studio Tours

Catégories : Ecrans

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