Claire Diterzi de retour à Tours

Publié le 06-12-2018 10:33:56 Modifié le 05-04-2019 16:39:27 Par tmv

Après des années de vagabondage et aussi des années parisiennes, Claire Diterzi est de retour à Tours. C’est là qu’elle a décidé de vivre et d’installer sa compagnie. Double rencontre avec l'artiste et Benjamin Pionnier, directeur de l’Opéra de Tours, qui l'a accueillie en résidence : une évidence dans la politique d’ouverture du lieu à d’autres répertoires et d’autres publics.

Claire Diterzi travaille avec la cheffe de chœur, Sandrine Abello, de L’Arbre en Poche.

Trois questions à… Claire Diterzi

Alors, ça y est, Claire, vous êtes de retour à Tours ?
Oui, je voulais implanter ma compagnie ici. C’est un retour dans ma ville, que j’adore et que je suis vraiment heureuse de retrouver. Je me sens comme Scarlett O’Hara qui crie « Tara, Tara ! » à la fin de Autant en emporte le vent. Moi, c’est « Tours, Tours ! », mais c’est pareil ! Ce qui compte chez elle, c’est la Terre d’où elle vient. Je me rends compte que je n’avais pas d’ancre, je suis allée au Japon avec Decouflé, j’ai voyagé partout avec mes spectacles, j’ai vécu à Paris. Et là, je comprends l’importance d’un territoire. L’autre jour, je suis allée voir la création de Thomas Lebrun au CCNT. Quelques jours plus tard, j’étais au Théâtre Olympia pour la dernière création de Vincey…

Et puis, il y a cette résidence au Grand Théâtre, qui va se prolonger avec le projet symphonique au mois d’avril…
C’est une commande de Benjamin Pionnier, c’est très important de le préciser. On s’est vus il y a deux ans, à Paris, au bar de l’Opéra Garnier. Il m’a dit « Écoute Claire, je m’occupe de l’orchestre symphonique et j’aimerais bien jouer ton répertoire ». J’ai cru avoir mal compris ! J’ai passé des mois à sélectionner des chansons qui se prêtaient à ça. Certaines, je les avais composées pour Découflé, d’autres pour le cinéma, d’autres pour un album…
J’ai engagé un arrangeur pour orchestre, Sylvain Griotto qui a écrit les partitions pour orchestre de cette quinzaine de chansons. Il y aura donc les 45 musiciens, deux choristes et moi au chant.

Conserverez-vous cette notion de théâtre musical ?
Ce qui est sûr, c’est que ce ne sera pas les chansons de Diterzi avec douze couches de violons dessus. On va jouer avec les codes. Il y aura sans doute des choses que je fais dans le spectacle Je garde le chien, où je divulgue des bribes de mon journal de création et où j’illustre ce texte d’images projetées et de chansons simplement lues. Tout ça va avec le désir de revenir au sens propre et profond de la chanson, au sens du texte.
Et puis le plaisir de chanter a cappella. En ce moment, je découvre les arrangements de Sylvain et, parfois, il y a juste un solo de harpe ou de flûte, un minimalisme qui me va bien. Et après, ça repart en vague… J’ai hâte de jouer ce spectacle !

>>Je garde le chien… Et l’orchestre // Avec l’orchestre de la Région Centre Val-de-Loire, sous la direction de Benjamin Pionnier. À Thélème, le 17 avril

Trois questions à… Benjamin Pionnier, directeur de l’Opéra de Tours

Claire Diterzi est en résidence au Grand Théâtre, pour deux projets. Un choix qui peut surprendre a priori…
Claire Diterzi, elle est rock, elle est proche de la chanson contemporaine. Elle est, en fait, assez difficile à classer. Mais, surtout, elle a un univers qui n’est pas très éloigné de ce que l’on appelle les musiques savantes. Moi, mon univers, c’est l’orchestre, l’opéra et elle n’en n’est pas très éloignée dans la mesure où elle parle de théâtre musical. Le théâtre musical, c’est une forme d’opéra, ce n’est pas très loin de la comédie musicale ou de l’opéra comique. C’est une forme de concert avec du texte et de la musique. Dans l’Arbre en poche, par exemple, il y a un contre-ténor. C’est un mix entre des formes classiques et du rock. Claire est vraiment une artiste complète qui n’a pas de limites. De même que nous, nous essayons de pousser un peu nos limites et de brasser les publics. En plus, elle n’est pas anodine comme artiste : c’est quand même la seule chanteuse rock qui a fait la Villa Médicis.

Comment est venue l’idée d’un spectacle avec des versions symphoniques des chansons de Claire Diterzi ?
Moi, quand j’écoute les chansons de Claire, j’entends une version plus orchestrée, plus large. Elle, elle a un répertoire de chansons qui par toutes les couleurs qu’on y trouve, par sa science musicale et sa recherche d’écriture se prête complètement à l’orchestration. Et l’orchestre apporte une dimension supplémentaire. Donc moi, je le vois vraiment comme un échange artistique, au niveau des équipes et des musiciens. Et cela veut dire aussi que tous les publics peuvent se retrouver dans la démarche. Il y a un vrai travail de fond, dans la création, c’est le principe de la résidence que d’arriver à bouger les murs, comme elle le dit elle-même.

En plus, elle est Tourangelle !
Eh oui, c’est la petite gamine des quartiers nord qui est passée par le Conservatoire qui a découvert le monde sur la scène du Grand Théâtre quand elle était gamine. Maintenant qu’elle a cette reconnaissance nationale et internationale, elle boucle la boucle en revenant vivre et travailler dans sa ville. C’est une très bonne nouvelle pour Tours !

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