Jekyll Wood : 1er album pour l'homme-orchestre tourangeau

Publié le 18-04-2018 06:18:13 Modifié le 18-04-2018 06:18:13 Par tmv

Il est un groupe à lui tout seul, un homme orchestre « new generation ». Le Tourangeau Jekyll Wood sortira enfin, le 27 avril, son premier album tant attendu. Rencontre avec un musicien multifonctions.

Cela fait un bout de temps que vous existez sur la scène tourangelle. Comment votre aventure dans la musique a débuté ?
Tout a commencé en 2012. Au début du projet Jekyll Wood, je ne connaissais pas grand monde sur Tours (il est arrivé à Tours il y a 8 ans – NDLR). Mais je voulais à tout prix être sur scène. Je me suis donc entouré d’une loop station, un appareil permettant d’enregistrer des boucles musicales et donner l’impression d’être plusieurs musiciens. En 2-3 mois, j’avais réalisé un set complet. Puis j’ai été aidé par le Coup de boost de Tous en scène, le coup de coeur de Terres du Son, la rencontre avec Nico, mon ingénieur du son. J’ai ainsi pu enregistrer un EP et monter mon label Time is out pour être indépendant.

Comment expliquer votre succès ?
Parce que je suis extrêmement sympathique ! (rires) Non plus sérieusement, il y a plusieurs paramètres : le fait de jouer en solo, ma loop station, le côté performance… Ma musique est assez pop et « easy-listening ». En plus de ça, j’ai fait beaucoup de concerts. Plus de 200…

Le côté débrouille et homme orchestre, ça vient d’où ? De l’enfance ?
Oui, je pense. Je suis enfant unique. Gamin, je faisais beaucoup de choses tout seul. J’étais fan de Mc Gyver, je construisais des trucs. Quand je compose maintenant, je fais ça dans mon coin. Il y a beaucoup de mon enfance dans tout ça. J’ai commencé la guitare grâce à mon père. À 4 ans, j’étais déjà sur scène avec lui. Il aura fallu 5 ans pour accoucher de ce premier album, Who you are.

Pourquoi tant de temps ?
Le temps de me trouver… Je suis perfectionniste et Nico également, alors bon… (rires) Qui plus est, j’ai joué en trio il y a 2-3 ans, c’était une période floue suite à quoi je me suis recentré sur le solo. Je travaille aussi à mi-temps à côté et l’enregistrement a duré un an. Ça a donc été long.

Pour vous aider dans tout ça et cet album, vous avez lancé une campagne Ulule qui a cartonné puisque sur les 3 000 € demandés, vous en avez récolté plus de 5 000 à cette heure (l’interview a été réalisée le 10 avril-NDLR). Une surprise ?
On espérait atteindre l’objectif bien sûr, mais c’est allé tellement vite ! (sourires) Ça nous a motivés pour la suite et ça va aider pour la fabrication, la diffusion… Espérons que ça continue, il nous reste quelques jours !

Comment décririez-vous ce disque ? 
Je voulais quelque chose de dynamique, de rock, pop, moderne mais éclectique. Je… Rah, je ne sais pas, en fait c’est dur ! (rires) Il y a des sonorités vintage, c’est parfois pêchu, parfois posé. Mais la base, c’est pop-rock-électro. Je m’inspire de mes propres réflexions, des Red Hot Chili Peppers, Muse, Hocus Pocus, de la folk, je transforme tout pour en faire du Jekyll Wood !

J’y ai perçu un esprit blues. Ce n’est pas perceptible musicalement, mais plutôt dans le feeling…
(enthousiaste) Mais carrément ! C’est une musique qui m’a tellement influencé, ça m’a bercé toute ma jeunesse ! Oh la la, les Blues Brothers, par exemple… Ce n’est effectivement pas perceptible, mais l’esprit est là.

On parlait de groupes tout à l’heure… Justement, les sonorités anglo-saxonnes de cet album sont vraiment réussies, tant musicalement qu’au niveau des paroles : vous avez un bon accent anglais. Ce qui n’est pas toujours le cas avec les artistes français…
Alors ça, c’est drôle, car une amie d’amie a dit hier que mon accent était vraiment limite ! (rires) Bon, ça concernait un vieux morceau, pas le nouvel album. Bref… j’ai beaucoup écouté de musique anglo-saxonne, oui. Encore aujourd’hui, je ne fais quasiment que ça, j’y suis sensible. Alors je travaille continuellement dessus. Dans la musique, l’accent anglais passe plus facilement. Mais un jour, j’aimerais composer quelque chose en français. C’est une jolie langue et je pourrais mettre en avant les paroles.

Votre plaisir musical du moment, c’est quoi ?
J’écoute beaucoup de choses. Question difficile… Je dirais Local Natives. C’est assez pop indé, j’aime beaucoup. J’adore General Elektriks, je m’en veux de les avoir loupés au Temps Machine il y a peu ! Du côté de la scène tourangelle, il y a deux groupes que j’aime particulièrement : LVOE et Thé Vanille. J’aimerais les voir en concert.

Il y a l’album, certes… Mais l’actu au niveau des concerts, c’est quoi ?
Il y aura notamment une date locale au Temps Machine, le 1er juin, ce qui va être génial. Il y aura aussi un passage au Printemps de Bourges le 27 avril, un showcase le 18 mai au Cultura de Tours…

Vous avez réécouté l’album depuis son enregistrement ou maintenant, c’est : on le met de côté et repos ?
Alors je ne l’ai pas réécouté depuis le mastering, il y a un mois ! Et puis depuis peu… eh bien, j’ai le CD promo dans ma voiture. Et il me plaît plutôt pas mal ! (rires).

Propos recueillis par Aurélien Germain

CHRONIQUE

JEKYLL WOOD – WHO YOU ARE
Il aura fallu patienter cinq longues années pour goûter enfin à ce premier album de Jekyll Wood. Connu pour ses prestations scéniques béton (alors que monsieur est seul sur les planches), le Tourangeau propose ici 12 titres qu’il a écrits, composés et interprétés seul. Très musical dans ses arrangements (beat box, clavier, harmonica, guitares et un gros travail sur les voix) et accessible, Who You Are mélange ses accents rock et électro à une dose de pop et de folk.

Quant aux couches de guitare, instrument de prédilection de Jekyll Wood, elles alternent savamment entre les rythmiques dansantes et sautillantes (l’excellent « Dance Again ») et les instants plus doux, conférant parfois à l’ensemble un côté mélancolique intéressant.

> Sortie le 27 avril.

A.G.

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Catégories : Culture News

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