Goat Cheese : Punk's not dead à Tours !

Publié le 19-09-2017 10:29:49 Modifié le 05-04-2019 16:39:41 Par tmv

Non, le punk n’est pas mort. Il est même plus vivant que jamais grâce à Goat Cheese. Depuis 7 ans, cette association promeut les artistes locaux (mais pas que !) et met en lumière un univers musical qui ne demande qu’à sortir de l’ombre. Interview à la sauce punk rock avec Brice, le boss de Goat Cheese.

Uncommon Men From Mars a joué à Tours grâce à Goat Cheese.

L’association s’appelle Goat Cheese (fromage de chèvre – NDLR) : c’est parce qu’elle est née à Sainte- Maure ? On fait les présentations ?
Goat Cheese est un groupe de punk rock français, effectivement originaire de Sainte-Maure-de-Touraine. On a créé l’association en 2010 pour organiser des concerts sur Tours, car on trouvait intéressant, pour prétendre trouver des dates avec le groupe, de connaître l’envers du décor et d’en organiser nous-mêmes. Depuis quelques années, le groupe n’existe plus, mais l’asso, elle, est encore active.

Vous avez dépassé les 100 événements. Quel regard portes-tu sur le chemin parcouru par l’asso ? 
On a organisé notre premier concert au Black Hawk (ex-Winchester) le 13 novembre 2010, avec Poésie Zéro et Personne, devant une petite dizaine de personnes. En 7 ans, on a accueilli près de 400 groupes, dont un bon tiers étranger, dans une trentaine de lieux de la ville. Aujourd’hui, on organise toujours des concerts DIY (« Do It Yourself », soit « fais-le toi-même », NDLR) dans les bars. Rien n’a vraiment changé, mis à part qu’on a quelques copains en plus aux quatre coins de la planète, et un peu plus de spectateurs aux concerts.

Vous organisez très souvent au Canadian Café. Comment s’est fait ce lien avec ce bar ?
«Le Cana» est effectivement un QG du punk rock tourangeau depuis 10 ans. C’est un lieu accueillant et qui nous fait plutôt confiance, mais on a plaisir à organiser dans plein d’autres lieux comme le Buck Mulligan’s, Kaa, Shelter, Bar à Mines, La Barque, Le Balkanic… Franck, le gérant du Canadian Café, est champion de magie professionnel et ça, c’est une vraie valeur ajoutée qui laisse des souvenirs impérissables aux groupes en tournée.

Comment se porte la scène punk tourangelle ?
À vue de nez, une centaine de personnes gravite autour du punk rock. Ça parait peu, mais ce sont des gens hyper investis par leur présence et leur soutien, soit en tant que musiciens, organisateurs ou spectateurs assidus. La ville regorge de bons groupes punk, thrash, hardcore… mais on espère bien voir arriver quelques jeunes pousses reprendre le flambeau, quand on sera rincés et trop vieux pour organiser les concerts ! Côté lieux, on n’est pas à plaindre, comparé à certaines villes voisines, mais on peut déplorer l’absence d’un lieu-concert associatif et militant qui nous permettrait de voir le punk au-delà du spectre de la musique et de la bière.

Comment fonctionne la programmation pour Goat Cheese ? Tu fonctionnes au coup de cœur ?
C’est moi qui m’occupe de la prog’, mais toute l’asso est force de proposition. Il n’y a rien de sorcier, je réponds a des propositions de booking émanant de groupes ou de tourneurs, et quand ça me plaît et que j’y vois une perspective de bonne soirée, j’y vais ! Je pratique cette activité par passion, sur mon temps libre, sans considération de rendement ni de rentabilité.

J’en avais déjà parlé à des assos comme RIIP, MFest, etc. Pour tout ce qui est metal et punk, les groupes sont contraints de jouer dans des petits bars, et rarement dans de « vraies » salles. Comment analyser ça ?
Je pense qu’il manque à la ville un juste milieu entre le rade un peu miteux, et la jauge trop importante de salles comme le Temps Machine, qui serait la plupart du temps difficile à remplir pour nos programmations. La perspective du retour du Bateau Ivre est plutôt réjouissante et l’asso est d’ailleurs sociétaire, mais ça ne suffira pas à contenter tous les groupes et acteurs associatifs tourangeaux. C’est pourquoi il est important de se battre pour pérenniser nos cafés concerts, qui sont malheureusement souvent confrontés à des fermetures ou des interdictions de concerts à cause de normes anti-bruit trop sévères. Dans l’absolu, les petites jauges des cafés concerts sont celles qui correspondent le mieux à notre programmation. Nous ne sommes pas confrontés aux mêmes enjeux techniques et financiers que les copains du MFest et du Riip, qui programment des soirées beaucoup plus ambitieuses qui nécessitent de « vrais » lieux adaptés.

Quel public trouvez-vous à vos concerts ?
On a un public de tous âges, de tous sexes, de Tours et environs, bienveillant, non violent, non sexiste… c’est une chance. Je trouve assez intéressant de brasser les esthétiques pour faire se rencontrer des publics d’horizons différents le temps d’une soirée. On pratique les concerts à prix libre, mais on laisse toujours rentrer les gens même s’ils sont fauchés… Le finalité est que tout le monde passe une bonne soirée.

Rest In Fest – 05 Juillet 2015

Un Je-ne-sais-quoi, Wolfpack asso, Dirty Guys Rock… Ce sont des collègues ? Comment se passent vos relations ?
Il y a aussi le Collectif MLP, Cocktail Pueblo, qui font les choses globalement pour les mêmes raisons, avec la même passion, et parfois avec les mêmes galères… On est pas mal en lien, notamment pour l’événement annuel Tours 2 Bars, qui a lieu ce week-end dans huit cafés-concerts du centre ville. C’est samedi 23 septembre à partir de 15 h !

Il y a un paquet de concerts prévus jusqu’à Noël pour Goat Cheese. As-tu des petites préférences ?
Je suis hyper content de faire revenir Forest Pooky le 26 novembre, qui pour moi est l’une des plus belles voix folk punk, et d’en profiter pour diffuser le film de David Basso, Diesel, qui dresse le tableau du mouvement punk rock des années 1990 à nos jours. ça se passera au Winchester. Côté punk rock, je programme un paquet de groupes de la nouvelle scène londonienne power pop / punk qui rafraîchissent un peu le paysage, notamment Happy Accidents, le 8 octobre au Canadian Café, avec le premier concert des Tourangeaux de Strawberry Seas. J’ai bien hâte aussi de découvrir la pop électronique des Rennais de Fragments, le 07 décembre, et la new wave / post punk des canadiens de Mundy’s Bay le 3 novembre.

> Plus d’infos sur goatcheese.fr

Propos recueillis par Aurélien Germain

Photos : Goat Cheese

Tags : asso association brice culture goat cheese indre-et-loire interview metal musique punk Tours

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