No : on dit oui !

Publié le 06-03-2013 15:00:56 Modifié le 05-04-2019 16:33:24 Par tmv

Un film très stylé sur la chute de Pinochet, un vrai bon morceau de cinéma chilien avec l’excellent Garcia Bernal.


L’image n’est pas parfaite. Comme les vieilles cassettes VHS, maintenant disparues, elle se tord. Le bleu sort du rouge et du jaune. Ça grésille un peu aussi. Le vintage, c’est à la mode ! No colle à l’esthétique de ce revival des années 1980. Le parti pris artistique de No sert avant tout le propos politique du film, pas de faire-valoir hipster. Donc pas de problème. C’est pour coller aux images d’archives de l’époque que le réali- sateur, Pablo Larrain a choisi de remettre au goût du jour quatre caméras de l’époque.
Quelle époque ? Celle de la campagne de 1988, au Chili. En plein référendum, qui aurait consacré Pinochet à la présidence, No suit les pas d’un jeune publicitaire engagé par les partis d’opposition. Sa mission : créer des clips qui passeront 15 minutes chaque jour à la télévision nationale, seul créneau autorisé par le pouvoir en place à ses opposants. Ambitieux, l’orgueilleux René Saavedra accepte de se confronter à la dictature, malgré son profil de jeune loup du marketing. Drôle d’équipe que celle de l’opposition, entre les méthodes publicitaires du trentenaire et l’idéologie post-Allende des vieux briscards communistes.
C’est le quatrième film de Pablo Larrain, qui a déjà réalisé deux longs métrages sur deux périodes plus anciennes de la dictature. Forcément positionné anti- Pinochet, il montre à quel point le pouvoir se trouve dans l’absurdité en fin de règne, entre capitalisme ouvert à la mondialisation et exactions policières. La star Gael Garcia Bernal nous sort le grand jeu. Comme le Michael J. Fox de Retour vers le futur, il fonce avec son skate dans les rues de Santiago avec son look de jeune premier et pose les bases de son personnage, taraudé par le passé engagé de son père et son métier de requin. Véritable réussite visuelle, No est finalement un grand film d’histoire. C’est hype l’histoire ? Comme ça, oui.

Tags : chili cinéma garcia bernal no pinochet Tours

Catégories : Ecrans

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