Portrait : Lucia Iraci et Joséphine

Publié le 19-09-2012 11:03:55 Modifié le 19-09-2012 11:03:55 Par tmv

Portrait de Lucia Iraci, fondatrice de l'association Joséphine pour la Beauté des Femmes qui vient aujourd'hui de s'installer sur Tours.

(Photo Didier Pazery)

À la rencontre de Lucia Iraci, fondatrice de l’association Joséphine pour la Beauté des Femmes qui vient aujourd’hui de s’installer sur Tours.

Attablée au bistrot de la gare de Tours, Lucia Iraci vous accueille avec ce sourire des beaux jours. Elle vient juste de sortir du TGV, comme tous les soirs de la semaine quand elle revient de son salon de coiffure à Paris. Elle vit aujourd’hui à Tours. En ce moment, ses cheveux roux sont bouclés. Elle s’en fiche de l’heure tardive de l’interview. Les traits sont, malgré tout, un peu creusés : « J’ai toujours du temps pour parler de Joséphine ».

Joséphine, c’est l’emblème de son association. Ce prénom, qui symbolise la beauté pour toute, c’est surtout celui de sa sœur « au ciel » depuis 7 ans. Lucia Iraci voulait continuer à l’entendre tous les jours alors il s’est imposé de lui-même quand elle a cherché à nommer son projet. Mais elle ne préfère pas trop en parler. Quand elle parle, elle vous regarde gentiment mais fermement dans les yeux, sans trop ciller. Impossible d’aller plus loin.

 

Médiatique

Mais pourquoi se lancer à corps perdu dans cette association quand d’autres personnalités se contentent d’apparaître aux galas de charité ? Après des dizaines d’interviews, elle a bien été obligée de trouver une réponse. Joséphine Pour la Beauté des Femmes est né d’un besoin d’être utile à la société, partager, rendre ce que des femmes lui ont donné quand elle avait besoin d’aide : Lucia Iraci veut être généreuse. Elle est généreuse. « Je ne savais pas comment faire un geste de civilité pour la société. » Et puis c’est la révélation. Grâce à la coiffure la féminité et la beauté vaincront la morosité et le repli social que les femmes abîmées par la vie subissent.

Lucia Iraci s’est lancée dans l’aventure voilà cinq ans. Régulièrement, elle prenait sa valise de coiffure pour se rendre dans une banlieue parisienne aider des femmes qui n’ont pas le temps de se pomponner. Elle coiffe alors des têtes malmenées, des cheveux qui n’ont pas connu de coiffeur depuis des lustres et leur redonne de la superbe. Mais les réactions des aidées ne sont pas toujours faciles à entendre. Très vite elle s’épuise, veut abandonner. C’est la légion d’honneur remise en 2009 qui va la réveiller. Deux ans après, elle monte le premier salon social à Paris, dans le quartier de la Goutte-d’or. Joséphine pour la Beauté des Femmes à Paris est né.

Le succès médiatique est immédiat. Les magazines féminins s’emparent du sujet. Elle refuse d’apparaître dans certaines émissions de télévision : «  Je déteste le voyeurisme. » Elle ne cherche pas le succès, « je l’ai déjà. » Son nom résonne régulièrement dans les pages modes. Pendant vingt ans, elle a coiffé les plus grands mannequins de la planète. « Au tout début de ma carrière, je travaillais dans un salon et coiffais régulièrement des vieilles femmes. Elles n’arrêtaient pas de me demander de faire des frisettes au bout des mèches ou des choses comme ça. J’ai très vite su que je ne voulais pas faire ça toute ma vie. » Elle adore désobéir. Elle préfère les pieds-de-nez aux courbettes.

 

Blessures

Elle était à peine majeure quand elle s’est mise à couper, coiffer, soigner. Lucia Iraci arrivait tout juste de Sicile où elle était née. À l’époque, son rêve c’était Paris, la lumière, l’interdit. Père disparu, mère partie en France, la jeune fille a passé des années avec sa sœur, toutes les deux éduquées par des religieuses en Sicile. Joséphine, le prénom revient toujours. Elle aussi était rousse. « Mes blessures, je les ai déjà guéries. Il le fallait avant de se lancer dans cette aventure. »

Quand le nom de Lucia Iraci est prononcé dans le nouveau salon à Tours, c’est avec le plus grand respect que l’on parle d’elle. Pas vraiment comme d’une star ou d’une patronne mais avec la même tendresse fraternelle que l’on pourrait ressentir pour une sœur.

 

 

Tags : joséphine lucia iraci portrait salon social Tours

Catégories : News

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