Dura lex...

Il va falloir qu’on m’explique. Dans les salles de pause, au restaurant, en courant, le soir à l’apéro, le matin en écoutant les infos, les Français ne cessent de clamer que les politiques ne roulent que pour eux-mêmes, qu’ils sont au-dessus des lois, totalement en dehors de la vraie vie. Et, quand, après des années de procédure, au terme d’un jugement de 400 pages, fondé sur le droit et la loi, l’un d’entre eux est condamné et se retrouve aux portes de la prison, ces mêmes Français se mettent à crier au scandale.

Pire, ce n’est plus le politique qui est décrié, c’est le juge qui l’a condamné. Au mieux, on dit que quand même, il a été sévère. Au pire, sans rien connaître du fonctionnement de la Justice, on l’accuse de mener sa petite vendetta personnelle, d’utiliser, en fait, son pouvoir pour servir ses intérêts ou ses convictions.

Et, paf ! Voilà les juges dans la grande famille des « Tous pourris ». Ils devraient être contents, pourtant, les Français, que la Justice fasse son boulot. Qu’elle sanctionne les politiques qui sortent du cadre. C’est quand même la façon la plus efficace pour que les pratiques changent et que, demain, dans les salles de pause ou le soir à l’apéro, les Français ne se disent plus que les politiques vivent sur une autre planète que la leur.

Matthieu Pays